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ma démarche artistique

Même si mes oeuvres peuvent sembler à certains décoratives et presque naïves, mon but, quand je les crée, n'est pas particulièrement de "faire joli"...

Ma problématique remonte à l'époque de la fac. Je faisais alors une recherche plastique sur le lien, et sur la relation de l'oeuvre avec l'espace dans lequel elle se trouve. A partir de là, j'ai toujours eu une aspiration importante à jouer avec le vide, avec l'espace comme faisant partie intégrante de l'oeuvre. Mes créations étaient alors des entrecroisements de baguettes sur un seul plan, liées au raphia comme des greffes et tendues par endroits de lambeaux de papier de soie peints. C'était assez proche de l'oeuvre de Francis Limérat mais avec un travail sur la couleur qui reléguait un peu le tissage au second plan.

Par la suite, j'ai voulu passer à la troisième dimension et étalais mes tissages dans l'espace, un peu comme des voiles échouées.

Dans une phase, peut-être de maturité, j'ai voulu revenir à une figuration qui serait plus que de l'évocation : j'ai fait une série d'échassiers. Mais la contrainte de la ligne droite et du plan que m'infligeaient mes baguettes de bois et mes papiers tendus limitaient énormément mes possibilités figuratives. C'est alors qu'uns commande d'éléphant pour une exposition m'incita à passer au grillage.

 

Le grillage est fait essentiellement de vide mais il se modèle aussi bien que de l'argile : l'utiliser, c'était jouer avec l'espace en toute liberté, l'emprisonner dans ses mailles irrégulières tout en imitant la densité matérielle des corps. Alors tout le jeu d'équilibre doit se faire entre le recouvrement de papier qui matérialise la figure et le grillage laissé nu, traversée du regard dans la réalité du vide où l'intérieur et l'extérieur se rejoignent.

 

Jouer avec des baguettes et des fils de fer, c'est tracer un dessin dans l'espace. Rajouter du grillage le remplit, il lui donne vie.

 

Alors après, il y a la thématique. Dans un premier temps, elle n'était qu'un prétexte : je voulais revenir au corps, féminin de préférence. (Comme le disait Marjane Satrapi l'autre jour sur France Inter "Ce n'est pas forcément une référence féministe, c'est simplement plus beau et plus agréable à dessiner qu'un corps d'homme"). Les ailes, les instruments de musique, c'était de bonnes raisons de rajouter des lignes dans l'espace : le corps humain a trop de densité. Et puis, quant à jouer de la figuration, autant lui donner une certaine cohérence.

 

Mais c'est là que ma quotidienne pratique des enfants et le fond de mon caractère resurgissent sans doute : tout en redoutant terriblement les clichés, cette thématique improvisée me fait jubiler comme une enfant naïve. Les fées, la magie douce, la fantaisie d'un autre monde qui nous ferait du bien, c'est dangereux, délicat slalom entre Harry potter et Walt Dysney, ou plutôt Claude Ponti tant qu'à faire. Je veux créer ma propre image d'un monde magique, en évitant tous ces écueils. J'espère y être arrivée et y arriver encore dans le futur. A vous de me le dire.

Commentaires

  • Fabi
    • 1. Fabi Le 05/12/2013
    Et ma lampe alors ????
    tendance Ali Baba, catégorie Mille et Une nuits !!!
    Ravie de découvrir ton site et tes explications !!
    Bon vent à toi et cesite et le reste !!
  • adeline
    • 2. adeline Le 03/03/2013
    Explication vraiment trés intéressante! Merci pour ce "voyage"!!!

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